- EAN13
- 9782850351556
- ISBN
- 978-2-85035-155-6
- Éditeur
- L'atelier contemporain
- Date de publication
- 17/05/2024
- Nombre de pages
- 64
- Dimensions
- 22,1 x 14,2 x 0,7 cm
- Poids
- 158 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Dans Nous qui nous apparaissons, livre d’une brièveté météorique, Gérard Haller travaille ensemble les questions poétiques et politiques de la communauté, de la disparition, de l’apparition. Il les sonde, les déploie, les rend à leur étrangeté, dans le sillage de la pensée de Jean-Luc Nancy, dont il fait sienne la devise : « ne pas être seul cela seul / est divin dit l’ami j.-l. ». Ne pas être seul, cela signifie consentir à se laisser traverser par les présences autres, par les langues autres. Cela, à l’image du poème lui-même, qui est ponctué d’expressions en allemand, langue étrangère aussi bien que familière puisqu’elle est la langue maternelle de Gérard Haller, comme il est ponctué d’expressions empruntées à d’autres, aux philosophes et aux poètes lus avec passion.
Nous qui nous apparaissons exprime une espérance, une prise de conscience d’une appartenance à la communauté infinie des existences, mais aussi une inquiétude, devant le désastre politique et climatique qui en menace fondamentalement la possibilité d’être. Gérard Haller nous engage à regarder en face « le spectacle / chaque jour plus immonde / du monde ainsi qui se vide », des espèces animales et végétales « dis- / parues par miliers déjà gaz- / elle du yemen et dodo de l’île / maurice moa géant et forêt / d’amazonie ». Une question essentielle se pose alors : comment refaire monde, un monde qui ne serait pas vide, qui laisserait être « l’inappropriable étoilement continu » ? Il faut, pour cela, des larmes et des mots : « quelles larmes quels mots restent / pour aller d’un à l’autre / encore et à quoi bon sinon ».
Finalement, c’est cela qui oriente le cheminement de l’écrivain dans l’inconnu, cette fragile possibilité de refaire monde. Il faut chercher à écrire une partition du « partage des souffles », une partition des voix mêlées : une « partition envers et contre / tout qui continue d’arriver ». Pour écrire cette partition, la poésie est d’un certain secours, s’il est vrai qu’elle est cette faculté retrouvée de s’ouvrir à tout ce qui est autre, étranger, inappropriable, dans le langage et dans le monde.
Nous qui nous apparaissons exprime une espérance, une prise de conscience d’une appartenance à la communauté infinie des existences, mais aussi une inquiétude, devant le désastre politique et climatique qui en menace fondamentalement la possibilité d’être. Gérard Haller nous engage à regarder en face « le spectacle / chaque jour plus immonde / du monde ainsi qui se vide », des espèces animales et végétales « dis- / parues par miliers déjà gaz- / elle du yemen et dodo de l’île / maurice moa géant et forêt / d’amazonie ». Une question essentielle se pose alors : comment refaire monde, un monde qui ne serait pas vide, qui laisserait être « l’inappropriable étoilement continu » ? Il faut, pour cela, des larmes et des mots : « quelles larmes quels mots restent / pour aller d’un à l’autre / encore et à quoi bon sinon ».
Finalement, c’est cela qui oriente le cheminement de l’écrivain dans l’inconnu, cette fragile possibilité de refaire monde. Il faut chercher à écrire une partition du « partage des souffles », une partition des voix mêlées : une « partition envers et contre / tout qui continue d’arriver ». Pour écrire cette partition, la poésie est d’un certain secours, s’il est vrai qu’elle est cette faculté retrouvée de s’ouvrir à tout ce qui est autre, étranger, inappropriable, dans le langage et dans le monde.
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