La langue chienne
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EAN13
9782072403835
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Série Noire
Langue
français
Langue d'origine
français
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La langue chienne

Gallimard

Série Noire

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Le plus souvent le crime est affaire d'abrutis, de bestiaux. L'homme est un
chien pour l'homme. Chienne de vie. Tintin aime Gina, et Gina aime Tintin. Ils
croient qu'ils se valent, mais ils n'ont pas les mêmes valeurs. Il vient de la
classe moyenne – la langue française est son identité – et elle est de la
classe tous risques. Elle lui dit merde, à la langue française. Ils se mettent
en ménage chez elle, dans le Nord : lecture pour lui, manucure pour elle.
Factures. Chômage. Feuilletons télé. Ils n'ont rien à se dire. C'est d'abord
ça, la paupérisation, l'appauvrissement du langage. Franck s'installe dans ce
chaos. Franck, c'est le vide parfait, Gina en a le vertige, et Tintin ne sait
plus qui est chien, qui est chienne. Il assiste aux accouplements. Il fait
leur lit, leur sert des bières. Il pense tout haut, tout seul, tout le temps.
Son humiliation consentie, sa présence soumise, sa différence deviennent une
gêne, puis une menace et un danger. Un chien qui a la rage, on sait ce qu'il
veut. Il veut vous tuer. Mais un chien battu, qui ne se respecte pas lui-même?
Tintin tente un baroud d'honneur, mais le mot honneur n'existe pas dans la
langue chienne.
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